Découvrez également des poèmes de Menga Juon écrits en allemand!
Cette tension qui s’écoule
Délaisse la vulnérabilité de son ardeur
Puis dépose un calme translucide
De la lumière afflue sous les fenêtres de ses nuits indécises
Décante les tendons de son esprit
Accordant un futur aux pensées qui crient
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Esquivée par l’incontournable
Elle vit la fragilité de son rougeoiement
Subit le trépas des glissements
Puis remonte les racines de ses moissons
Pour entendre l’essoufflement
Tente enfin la libation des derniers sentiments
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tendues sous les plies de ses draperies
Des voix d’hommes cueillent des véroniques
Qui exhalent leur virilité resurgie
Dans la nuit de ses cantiques
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J`ai traversé cent déserts
pour arriver au jardin de tes yeux
Je suis montée dans mille cieux
avant d`apercevoir ta lueur inapaisée
La nuit était ivre de mes lamentations
quand soudain ta voix faisait trembler mes temps
L'éclair de ta présence éveillait mes sens
qui somnolaient au lit de paresse d'ici
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La nuit, vers le matin
toute molle est sa chair dormante
et si éveillé son esprit voyageur
qui tente de s'arracher
Il veut la joindre dans son lit
le messager du bout du monde au coin de la rue
Juste une petite fugue a-t-il promis
à ce corps languissant sa venue
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Un brin de folie
Fait raisonner les perceptions
Quelques déchirements qui régénèrent l'humilité
Et démentent l'orgueil trop éloquent
Une petite brise dans les méandres de l'ébriété
Evente toute fertilité
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Cette fuite en nous, vers nous
Sillonne l'arrogance argileuse de nos sens
D’autres visons nous préserveront de l'amétropie
Cet abîme en nous, si appauvri
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Souvenirs de voix
Souvenirs de voix
enveloppés par leurs cheveux longs
ondulés comme leurs saisons
sur les rives que personne ne perçoit
Songes sonores, aimés par leurs corps
frappant aux portes ouvertes encore
malgré l'écoulement des heures en perte
toujours ardents au fond d'une amphore
A toi, éclat ferme au cœur d'un Danton
faisant sur scène ta révolution
debout devant le retable des voluptés éveillées
de ta Madeleine métamorphosée
Ô timbre chaud de l'adieu
quand rechanteras-tu les musiques errantes des mystères
dans les temples qui ont perdu leurs vierges
en creusant les berges de leur terre
Qui appellera les cris
des plus beaux airs sauvages
des désirs de tout âge
présages révélés sur le sommet de leur quête
Offrande de voix prometteuses
récitée par l'aveu d'un amour déserté
libre et transparent
sur l'épi de leurs étés
Voix nues
entendues dans le bassin d'un jet d'eau
interdit aux lunes ocres
hantant les spectres de leurs nuits
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Hier, la nuit venue, ses yeux se sont mêlés aux miens
Vêtus de sa peur, ils sont la source de ma douleur
Bleus et transparents
j'y aperçois cette âme qui dessèche dans son désert
Angoisse avide, libère son cœur tressé
Que l'arbre de ce jour lui parle
qu'il rende grâce au corps muet
à cet homme à genoux
qui ramasse le feuillage jauni de son histoire
Vieillie par quelques coups de mauvais temps
il consume les faibles palpitations de ses saisons
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Une voix s'est endormie au bord du fleuve
En cette saison si lourde
Elle attend son pardon
Son aveu d'amour
Hier encore, il a veillé pour elle
L'aurait-il oublié
Ne se souvient-il donc point
Des épousailles des sons qui faisaient battre des vies
Les chants, ne les entend-il donc plus
Leur rythme ne le ressent-il plus
Pourquoi s’empresse-t-il dans ce gouffre
Où, plongé dans les ténèbres, il souffre
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Séra, la villégiature de son destin
le refuge de son ébriété
accueille le mystère de son retard
Séra, l'annonce du mirage de l'amour possible
réunit chair et pensée
retrouve les fibres impossibles
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Résonne, méandre de sa voix
Euterpe de son sort
A elle, elle dédie le chant de son corps
et confie l'envol de passions devenues foi
Decrescendo d'une complainte affaiblie
au fond d'un immense parloir
Résurrection d'une cantatrice
oubliant enfin son mutisme pétrifié
Vibre, ô timbre sonore
Indécis dans l'irrésistible
qui se soulève malgré le trépas de l'âge d`or
son inné dans cette chair brûlante encore
Orner la moelle des airs finis
qui s'évadent avec les souffles chassés dans l'infini
Comprendre la vie des cordes vocales
offerte à la mélopée des Dieux créateurs
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Seule au coeur des Eaux-Vives
elle se colorie avec les feuilles d'automne
Les yeux égarés sous l'éclat nué
Adossée contre la sagesse de son chêne
déchaussée comme lui
Une verdeur suave la submerge
Les orteils ancrés dans les racines de son chemin
elle boit l'humilité de sa terre
Guérisseuse de ses hivers
Tendrement sa voix prononce l'indiscernable
requiert l'apaisement de la pensée
puis remercie le Messie de sa clarté